Ville, Rail & Transports a remis le 16 mai ses Grands Prix des Régions, lors d’une cérémonie organisée à l’Assemblée nationale. Le Grand Prix TER a été décerné cette année à la Bretagne pour sa politique globale des transports. Profitant de l’arrivée de la LGV, la région a en effet réussi à jouer sur la complémentarité des modes en renforçant l’accessibilité des territoires les plus éloignés.
Pari réussi. En accueillant la LGV en juillet 2017, la Bretagne a su remettre à plat son réseau TER pour en tirer un meilleur parti. Avec une donnée fondamentale en toile de fond : la Bretagne est une région péninsulaire et périphérique où les besoins de mobilité s’entendent sur la longue distance explique Gérard Lahellec, le vice-président régional communiste chargé des Transports.
« Nous avons travaillé sur l’offre TER à partir de la mise en service de la LGV et cherché à privilégier les gains de temps pour les territoires les plus lointains », poursuit-il. Un exemple : à partir de Brest ou de Quimper, il n’y a plus d’arrêt intermédiaire entre Rennes et Paris. « Ainsi, plus on est loin, plus on va vite », explique l’élu. Conséquence, en juillet 2017, l’offre ferroviaire a globalement augmenté de 21 % (+10 % grâce aux TGV et +11 % pour les TER) comparé à la même période de l’année précédente.
Selon Gérard Lahellec, « tout cela a constitué un véritable bouleversement. Tous les horaires de tous les trains ont changé. Nous avons joué à fond sur la complémentarité entre le TGV et le TER ». Il a fallu toutefois demander aux voyageurs de changer leurs habitudes. Cela n’a pas toujours été facile. « Nous avons continué à travailler pour faire au mieux pour les voyageurs. Je pense que nous avons réussi à régler 95 % des cas », affirme l’élu.
La région cherche aussi à attirer les voyageurs occasionnels. Elle a lancé depuis trois ans la gamme « prix ronds », qui, selon elle, donne de bons résultats. Les résultats sont appréciables : le trafic TER a fait un bond de quasiment 10 % depuis juillet 2017. Le taux de régularité reste très élevé : 95 %.
Pour favoriser l’intermodalité, de multiples chantiers ont été lancés dans ses gares et haltes pour les rendre plus accessibles et leur permettre d’accueillir d’autres modes. 11 pôles d’échanges multimodaux sont soit en chantier soit déjà rénovés. 60 millions d’euros ont été budgétés par la région. S’y ajoutent plus de 40 haltes TER où sont menés des travaux.
Parmi les autres mesures engagées, la région, qui a récupéré la compétence du transport interurbain et du transport maritime interîles, travaille sur la billettique et sur un mode de distribution qui facilite l’achat des titres de transport. La carte KorriGo, qui regroupe les titres de paiement, permet aux autres collectivités qui le souhaitent d’adhérer à cette démarche de simplification. « La région joue son rôle et essaie de fédérer. La coopération entre les collectivités est aussi un peu le secret de la réussite », commente encore Gérard Lahellec.
Reste toutefois maintenant à réussir la future convention TER avec la SNCF. Lorsque nous mettions sous presse, elle était encore en discussion mais la région s’attendait à la signer vers la fin avril. Particularité, la Bretagne ne prévoit pas de lots à ouvrir à la concurrence mais demande « un service maximum » et un engagement sur les recettes et non pas sur des économies. Un nouveau pari…
Marie-Hélène Poingt
Des prix thématiques ont également été décernés par un jury constitué de sept personnes (experts, représentants d’associations et journalistes de VRT). Voici les lauréats de cette édition :
Notoriété : Bretagne
Innovation : Centre-Val de Loire
Service routier : Grand Est
Offre intermodale : Provence-Alpes-Côte d’Azur
Pôle d’échanges : Pays de la Loire
Usagers : Nouvelle-Aquitaine
Gare TER du futur : Pays de la Loire
Train touristique : Grand Est
Retrouvez le détail de ces prix dans le dernier numéro de Ville, Rail & Transports : ici.
Il y a 6 années - Junjie Ling